
Uvéite infectieuse : tendances émergentes et perspectives moléculaires
UVEITIS Chongqing – Cette revue systématique explore l’uvéite infectieuse, une cause majeure de déficience visuelle à l’échelle mondiale, liée à divers agents pathogènes, notamment les virus, bactéries, champignons et parasites. Une compréhension approfondie de sa prévalence, de son étiologie, de sa pathogenèse, de ses mécanismes moléculaires et de ses manifestations cliniques est essentielle pour un diagnostic précis et une prise en charge efficace. Une recherche systématique de la littérature a été menée par le groupe de travail autour de Muhammad Arif Asghar de la faculté de pharmacie affiliée à l’université médicale de Chongqing, Chine, dans plusieurs bases de données (PubMed, Google Scholar, Web of Science, Scopus et Embase), en se concentrant sur les études publiées entre 2009 et 2023. Les mots-clés incluaient „uveitis“, „infectious uveitis“, „viral uveitis“ et d’autres termes associés. Les études ont été sélectionnées selon des critères rigoureux d’inclusion et d’exclusion, et les données ont été synthétisées thématiquement. Une analyse des interactions protéine-protéine (PPI) et des voies moléculaires associées à l’uvéite infectieuse a également été réalisée à partir des gènes identifiés.
Les résultats ont révélé une augmentation notable des publications sur l’uvéite infectieuse, en particulier l’uvéite virale, au cours des quinze dernières années. La prévalence varie considérablement selon les régions géographiques, les taux les plus élevés étant observés dans les régions en développement, où les infections systémiques et les ressources diagnostiques limitées sont des facteurs aggravants. Les étiologies les plus courantes incluent les virus (39%), suivis des bactéries (17%) et d’autres agents pathogènes, affectant principalement les adultes âgés de 20 à 50 ans.
Sur le plan pathogénique, l’uvéite infectieuse résulte d’interactions complexes entre les agents pathogènes et la réponse immunitaire oculaire, avec des rôles clés attribués aux cytokines et aux chimiokines. L’analyse du réseau PPI a mis en évidence des gènes centraux, notamment IFNG, IL6, TNF et CD4. Les voies moléculaires enrichies incluent les interactions cytokine-récepteur de cytokine et la signalisation JAK-STAT. Les manifestations cliniques de l’uvéite infectieuse varient de l’uvéite antérieure à postérieure, souvent accompagnées de symptômes systémiques. Les stratégies diagnostiques reposent sur une évaluation clinique approfondie, des tests de laboratoire et des techniques d’imagerie avancées. La prise en charge repose sur des traitements antimicrobiens ciblés associés à des agents anti-inflammatoires pour limiter les dommages immunitaires et les complications secondaires.
En conclusion, les auteurs constatent dans le numéro de novembre 2024 du journal scientifique JOURNAL OF OPHTHALMIC INFLAMMATION AND INFECTION, que cette revue souligne la complexité de l’uvéite infectieuse, influencée par des facteurs géographiques, étiologiques et systémiques. Les analyses des réseaux moléculaires offrent de nouvelles perspectives sur sa pathogenèse, tandis que des approches diagnostiques et thérapeutiques intégrées restent indispensables pour une prise en charge optimale. (um)
Auteurs : Asghar MA, Tang S, Wong LP, Yang P, Zhao Q. Correspondance : Qinjian Zhao, College of Pharmacy, Chongqing Medical University, Chongqing, PR China. E-mail : qinjian_zhao@cqmu.edu.cn Étude : Infectious uveitis: a comprehensive systematic review of emerging trends and molecular pathogenesis using network analysis. Source : J Ophthalmic Inflamm Infect. 2024 Nov 20;14(1):60. doi: 10.1186/s12348-024-00444-8. PMID: 39565496; PMCID: PMC11579267. Web : https://joii-journal.springeropen.com/articles/10.1186/s12348-024-00444-8