
XBCM dans la surveillance du NMIBC : résultats randomisés de la DaBlaCa-15
BLADDER CANCER Aarhus – Dans une étude multicentrique randomisée de non-infériorité, Thomas Dreyer et al. du service d’urologie de l’hôpital universitaire d’Aarhus (Danemark) ont évalué si l’alternance entre cystoscopie et test de biomarqueurs urinaires permettait de réduire le nombre d’examens de surveillance sans compromettre la sécurité oncologique chez des patients atteints d’un carcinome urothélial de la vessie non musculo-invasif de haut grade (NMIBC).Le test utilisé, le Xpert® Bladder Cancer Monitor (XBCM), est un test de biomarqueurs urinaires moléculaires qui détecte l’expression de l’ARNm de cinq gènes (ABL1, CRH, IGF2, ANXA10, UPK1B), fréquemment surexprimés dans les cancers de la vessie non à petites cellules. Ce test permet une détection sensible des récidives tumorales.
Au total, 392 patients atteints de NMIBC de haut grade, confirmée par l’anamnèse et sans preuve de tumeur résiduelle à l’inclusion, ont été randomisés pour participer soit au bras contrôle (cystoscopie tous les quatre mois), soit au bras intervention (alternance entre XBCM et cystoscopie). L’étude autorisait également l’inclusion de patients sous traitement d’induction ou d’entretien par BCG ou mitomycine C. Le critère d’évaluation principal était la survie sans récidive à 24 mois, définie comme l’absence de récidive de haut grade, de progression vers un cancer musculo-invasif (MIBC) ou de carcinome urothélial métastatique (mUC).
Dans le bras intervention, 22 récidives de haut grade ont été observées, contre 21 dans le bras contrôle – une différence de risque de 0,08 %, non significative sur le plan statistique. Le nombre de cystoscopies a pu être réduit de 55 % dans le bras intervention (1 029 vs 445). Le test XBCM a démontré une sensibilité de 91 % et une valeur prédictive négative de 99 % pour la détection des récidives de haut grade. Deux récidives pTa de haut grade n’ont pas été détectées par le test, mais ont été identifiées lors des cystoscopies prévues dans le protocole de l’étude. Il n’a pas été possible d’en déduire un risque accru de progression. Fait notable : le XBCM a permis d’identifier trois carcinomes urothéliaux du tractus urinaire supérieur, passés inaperçus à la fois à la cytologie urinaire et à la cystoscopie. Les résultats ont été publiés en avril 2025 dans une prépublication électronique de la revue EUROPEAN UROLOGY. (la/um)
Auteurs : Dreyer T, Brandt S, Fabrin K, Azawi N, Vásquez JL, Ernst A, Dyrskjøt L, Jensen JB. Correspondance : Thomas Dreyer, Department of Urology, Aarhus University Hospital, Aarhus, Denmark. Courriel : thomas.dreyer@rm.dk Étude : Use of the Xpert Bladder Cancer Monitor Urinary Biomarker Test for Guiding Cystoscopy in High-grade Non-muscle-invasive Bladder Cancer: Results from the Randomized Controlled DaBlaCa-15 Trial. Source : EUROPEAN UROLOGY. 2025 Apr 24:S0302-2838(25)00191-5. doi: 10.1016/j.eururo.2025.03.018. Epub ahead of print. PMID: 40280776. Web : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0302283825001915
COMMENTAIRE L’étude DaBlaCa-15 fournit les preuves randomisées les plus solides à ce jour en faveur de l’intégration des tests de biomarqueurs urinaires dans la stratégie de suivi du cancer de la vessie non musculo-invasif de haut grade (NMIBC). Le résultat le plus important est que la séquence cystoscopie/test XBCM permet une réduction substantielle du nombre de cystoscopies par rapport à la stratégie de suivi actuellement recommandée dans les lignes directrices de l’EAU, sans altérer les résultats oncologiques. À une époque où les coûts de la santé augmentent et où les patients sont de plus en plus conscients du fardeau que représentent les procédures diagnostiques, cette étude suggère une approche plus centrée sur le patient et économiquement plus rationnelle. La valeur prédictive négative élevée du test XBCM indique son utilité potentielle pour allonger en toute sécurité les intervalles de cystoscopie chez des patients bien sélectionnés. Une limitation importante réside dans le taux de récidive plus faible que prévu pendant le suivi. Néanmoins, cette étude met en lumière le potentiel de révision des stratégies de surveillance actuellement recommandées pour les NMIBC de haut grade.
Auteur : Dr. med. Luca Afferi, chef de clinique en urologie, Hôpital cantonal d’Aarau AG