
Déclinaisons cliniques de la VCP : ce que révèle une vaste cohorte néerlandaise
MEDICAL RETINA / GENETICS Amsterdam – Sous la direction de Marc J. Sirks, du département d’ophtalmologie de l’Amsterdam University Medical Center, aux Pays-Bas, un groupe de scientifiques originaires des Pays-Bas a entrepris une vaste étude visant à décrire les caractéristiques cliniques de la vasculopathie choroïdienne polypoïdale (VCP) chez une large cohorte de patients blancs.
C’est dans ce contexte qu’une étude de cohorte rétrospective multicentrique a été menée dans trois centres de référence de troisième niveau aux Pays-Bas, incluant des patients blancs présentant un diagnostic de VCP confirmé par angiographie à l’indocyanine verte dans un œil ou les deux.
Les dossiers médicaux et les images multimodales (MMI) de tous les patients inclus ont été évalués rétrospectivement par deux examinateurs indépendants. Toute divergence a été résolue par un spécialiste senior de la rétine. Un ensemble de caractéristiques phénotypiques prédéfinies a été analysé sur la base de différentes modalités d’imagerie : tomographie par cohérence optique (OCT), photographie couleur du fond d’œil, angiographie à la fluorescéine et angiographie à l’indocyanine verte.
Les chercheurs ont réparti les patients en quatre phénotypes distincts selon une classification déjà publiée : le type A, associé à des signes de DMLA drusénoïde liée à l’âge (VCP-DMLA) ; le type B, sans drusen mais présentant un réseau néovasculaire ramifié (VCP-BNN) ; le type C, correspondant à une forme isolée sans drusen ni réseau néovasculaire (VCP-i) ; et enfin le type D, observé chez des patients présentant des antécédents de choriorétinopathie séreuse centrale (VCP-CSC).
Au total, 332 yeux de 305 patients ont été inclus dans l’étude, dont 179 femmes (58,7 %), avec un âge moyen de 73 ans au moment du diagnostic. Les yeux analysés se répartissaient comme suit : 188 cas de VCP-DMLA (58,4 %), 61 cas de VCP-BNN (18,9 %), 15 cas de VCP-i (4,7 %) et 58 cas de VCP-CSC (18,0 %). Il est apparu que les patients atteints de VCP-DMLA étaient en moyenne plus âgés et plus souvent de sexe féminin que ceux atteints de VCP-CSC.
L’acuité visuelle médiane corrigée dans les yeux affectés était de 0,30 logarithme de l’angle minimum de résolution (intervalle interquartile : 0,10–0,52), avec une variabilité importante selon le type. En moyenne, deux lésions polypoïdales par œil ont été observées (intervalle : 1 à 12), sans différence significative entre les différents phénotypes.
L’épaisseur choroïdienne mesurée sous la fovéa ainsi qu’au niveau des lésions polypoïdales s’est révélée significativement plus élevée dans les cas de VCP-CSC que dans ceux de VCP-DMLA (p < 0,001 pour les deux comparaisons).
Dans l’édition de mai 2025 de la revue scientifique OPHTHALMOLOGY RETINA, les scientifiques concluent que la vasculopathie choroïdienne polypoïdale chez les patients blancs présente un éventail de phénotypes variés : elle peut se manifester par des signes de DMLA drusénoïde, être associée à des antécédents de choriorétinopathie séreuse centrale ou survenir indépendamment de ces deux pathologies. En comparant ces résultats à ceux publiés chez des patients asiatiques atteints de VCP, ils relèvent une distribution phénotypique sensiblement différente. (um)
Auteurs : Sirks MJ, van Dijk EHC, Ghalayini H, Bazdar S, Yu W, Yzer S, Martinez Ciriano JP, Schlingemann RO, Diederen RMH, Boon CJF. Correspondance : Camiel J.F. Boon, MD, PhD, Meibergdreef 9, 1105 AZ Amsterdam, the Netherlands. E-mail : camiel.boon@amsterdamumc.nl Étude : The Clinical Spectrum of Polypoidal Choroidal Vasculopathy in White Patients: A Retrospective Multicenter Cohort Study. Source : Ophthalmol Retina. 2025 May 1:S2468-6530(25)00205-2. doi: 10.1016/j.oret.2025.04.019. Epub ahead of print. PMID: 40316047. Web : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2468653025002052